Dessiner, plus qu'un passe-temps
Faire rire et penser, y compris sur l'actualité la plus brûlante, c'est cette délicate ligne de crête qu'essaye de tenir chaque année les élèves du collège Lucie Aubrac dans le cadre d'un projet consacré aux dessins de presse.
"Un dessin réussi prête à rire. Quand il est vraiment réussi, il prête à penser. S’il prête à rire et à penser, alors c’est un excellent dessin".
"Un dessin réussi prête à rire. Quand il est vraiment réussi, il prête à penser. S’il prête à rire et à penser, alors c’est un excellent dessin". A l'aide du dessinateur de presse Cled'12, c'est cette difficile ligne de crête que les élèves de Mme Munoz, professeure d'arts plastiques au collège Lucie Aubrac, ont tenté pour la troisième année consécutive de tenir durant deux séances en début d'année scolaire. Pas évident parfois de jongler avec les stéréotypes et de se moquer, parfois même d'eux même en prenant du recul sur des situations vues, vécues et entendues au collège ou dans le quartier. En effet, l'enjeu était, à partir d'une image non légendée de faire rire, tout en prêtant à penser, sans le risque donc de se laisser emprisonner par un trait de crayon parfois hésitant. Comme une ardoise magique humaine, Cled'12 était justement là pour passer outre ces difficultés, permettant, à travers son coup de crayon expérimenté, de faire prendre vie en direct sous leurs yeux à leurs idées, même les plus farfelues.
Parler de leurs préoccupations quotidiennes sous une forme moins directe, plus subtile, car moins frontale
Cled'12 a ainsi permis à chaque élève de se concentrer sur le sel du métier de dessinateur de presse, c'est à dire ce qu'il pourrait faire dire à ces personnages, plus ou proches de leur vécu ou de l'actualité parfois la plus brulante. Ils ont ainsi pu constater qu'il y avait une infinité de manière de lire la même image. Plus donc que de l'art plastique, il était surtout question d'une éducation civique ou comment faire parler de leurs préoccupations quotidiennes sous une forme moins directe, plus subtile, car moins frontale. Un exercice auquel ont adhéré sans difficulté les élèves souvent surprenants de pertinence pour croquer leurs petits travers ou exprimer ce qui les révolte et les questionne. Loin d'être juste un passe-temps.
