Socrate, les lycéens et les élèves de Mireuil
Chaque semaine, des lycéens bénévoles consacrent 1h30 de leur temps pour accompagner un enfant ou un.e adolescent.e de Grande section à 5 ème. C’est une opportunité pour redonner confiance et envie d’apprendre. Au-delà des devoirs, mentors et mentorés travaillent ensemble sur l'ouverture culturelle, la projection vers une formation post-bac… Ainsi, sur un même créneau hebdomadaire identifié, le mentor lycéen et l’élève mentoré se retrouvent chaque semaine à la salle d’activité du café Azimut pour 1h30 d’accompagnement. Toujours encadré et animé par 2 personnes de l’AFEV (Association de la Fondation Étudiante pour la Ville), un même atelier peut rassembler jusqu'à 12 binômes (mentoré/lycéen). La première partie de l’atelier est consacrée à l’accueil/le jeu. Une fois tous les mentorés arrivés, l’aide à la scolarité débute à travers des échanges spontanés pour faire les devoirs, réviser une leçon, parfois si nécessaire le jeu pour mieux comprendre une notion. La dernière partie de l’atelier peut donner lieu à des activités collectives comme des jeux de sociétés ou jeux en extérieur ou projet de groupe. Séléna, coordinatrice salariée à l’AFEV explique : « je coordonne 7 ateliers hebdomadaire à Mireuil du lundi au samedi. Chaque groupe instaure une ambiance différente. Le point commun entre ces expériences de mentorat, c’est que nous encourageons les élèves mentorés, nous sommes des facilitateurs à la motivation, nous cherchons à leur faire gagner confiance en eux. La relation lycéen-mentorés, c’est du gagnant-gagnant, chacun progresse dans sa construction et son estime de soi ».
Un mercredi à l’Azimut
Il est 16h, les lycéennes mentors arrivent, s’installent à leur table en choisissant un jeu pour accueillir son/sa mentoré. A l’arrivée du mentoré, les bonjours s’enchainent, jeu ou discussion s’établisse quelques minutes avant de parler du travail à faire. Pendant ce temps, le trio chargé de l’accueil et de l’animation de la séance, composé de Séléna –la salariée AFEV, Jeanne et Flore –les volontaires en service civique AFEV, vérifient les présences des familles et des lycéens. Elles préparent dans un coin de l’Azimut l’atelier collectif qui sera proposé d’ici la fin des devoirs de chacun. « En ce moment chaque groupe joue à inventer un pays. Depuis quelques semaines, les enfants ont inventé un pays. Ils lui ont choisi un nom, ils ont rédigé une constitution. Ils lui ont dessiné et colorié un drapeau. Aujourd’hui, ils vont le placer sur une carte du monde fictive, dessiner les frontières, créer des villes et une géographie mêlant rêve et réalité. Bientôt, ils pourront inventer leur hymne. Ces étapes permettent de fédérer le groupe et sont destinées à préparer un temps festif en fin d’année qui réunir les familles et tous les groupes hebdomadaires de l’année », raconte Jeanne.
Duo mentor/mentoré : des rencontres gagnant-gagnant !
Maly, 16ans, en première et Laurent 10 ans en sixième nous racontent leur duo. Laurent : Matière préférée : Art plastique Ce que m’apporte Maly : Maly m’aide aux devoirs sur toutes les matières. Elle me fait réviser pour les contrôles. Et parfois, ce que j’apprécie c’est qu’elle utilise des mots simples pour me faire comprendre ce que je trouve difficile. « J’aime quand je réussis, comme en géographie j’étais content de moi et je sais que c’est grâce à Maly » Maly Matière préférée : Maths « Ce que j’apporte à Laurent : « Quand il me dit qu’il sait je vérifie à travers quelques questions simples. Quand je comprends qu’il est en difficulté je ré explique avec mes mots et ma méthode ». Est-ce que c’est difficile d’aider un jeune ? « Ce que je trouve dur c’est parfois la motivation de l’enfant, j’essaie de rendre la situation drôle ludique pour qu’il s’investisse. Je suis contente ça marche plutôt bien. Ça fait plaisir d’avoir un impact positif. » Pourquoi tu t’es engagée dans le mentorat ? « Je voulais m’engager pour me rendre utile. J’apprécie d’aider les autres et notamment les enfants. Ce genre d’expérience est valorisante et valorisable sur parcours Sup par exemple. C’est gagnant-gagnant pour nourrir mon parcours », raconte la jeune fille qui se destine à être médecin.
Elles parlent de leur engagement pour les autres !
Marion, déléguée AFEV : « Ce dispositif vise à renforcer l’ambition et la persévérance scolaire, lutter contre l’absentéisme et le décrochage. Il permet aux mentors et mentorés de gagner en estime d’eux-mêmes et de partager des sentiments de réussite . Nous nous appliquons pour chaque créneau à mélanger les niveaux scolaires et les établissements. Pourvoir accueillir les jeunes dans un lieu tiers, comme l’Azimut, permet de travailler le lien social, le rapport à la vie quartier ou aux institutions. L’apport du collectif est puissant pour certains enfants tout comme pour leur famille. » Selena 22 ans : « j’aime coordonner 10000 trucs en même temps et pour les valeurs d’entraide des programmes de l’AFEV. J’aime être en contact avec les familles et les jeunes, et à travers mes actions je perçois mon utilité. Jeanne 20 ans : « j’ai voulu m’engager pour me sortir de la précarité étudiante, j’ai du temps alors autant le mettre au service des autres et en plus, cette expérience me propulse vers les métiers de l’enseignement, domaine que je vise pour mon avenir professionnel. »
Et l’AFEV, vous connaissez ?
L’AFEV, Association de la Fondation Étudiante pour la Ville, est une association loi 1901 qui agit partout en France depuis 30 ans auprès des étudiants, des lycéens et des jeunes des quartiers prioritaires pour lutter contre les inégalités éducatives et sociales. Le mentorat de l’Afev est un programme d’accompagnement et d’apprentissage mutuel entre un.e lycéen.ne ou étudiant.e bénévole et un.e enfant/ jeune en difficulté dans son parcours éducatif. A l’échelle de La Rochelle et en partenariat avec le Programme de réussite éducative du CCAS de La Rochelle, 220 enfants de la maternelle à la seconde ont pu être accompagnés via un dispositif de mentorat éducatif. En 2021-2022, 97 élèves scolarisés dans un établissement de Mireuil ont été accompagnés individuellement soit par un étudiant à domicile (59 élèves concernés) ou par un lycéen dans un atelier collectif (38 élèves concernés). Le projet vise à prévenir le décrochage scolaire d’élèves de primaire et de collégien.nes (6-15 ans) grâce à l’organisation de binômes de mentorat par des lycéen.nes bénévoles, auprès des établissements des quartiers prioritaires de la ville de La Rochelle. Il s'agit également d'encourager l'engagement des lycéen.nes (15-18 ans) en leur proposant une action citoyenne et solidaire fondée sur un accompagnement individualisé. En favorisant sur le territoire la transmission d'expériences entre pairs, les ateliers de mentorat lycéen appelés Socrate favorisent les transitions primaire-collège puis collège-lycée et ainsi que la mixité sociale et scolaire et une chaîne de solidarité dans le quartier. Les animateurs.trices encouragent les parents dans leurs relations avec les équipes éducatives et dans leurs propres fonctions de suivi scolaire et les orientent vers des tiers sociaux et associatifs de proximité. L’association complète son programme par l'organisation d'activités culturelles en direction des enfants, des bénévoles lycéens et de leur famille.
